Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
En Vendée – 2010
« Un soldat allemand du régiment de Wartenslben avait un chien d'une race très commune, qui grognait quand on le touchait. Son maître, profitant de cette habitude, lui tenait d'une main la mâchoire d'en haut, et de l'autre celle d'en bas ; et pendant que l'animal grondait, il prenait de différentes manières, tantôt l'une, tantôt l'autre mâchoire, et souvent toutes les deux, ce qui faisait faire diverses contorsions à la gueule du chien, et lui permettait en même temps de prononcer des paroles plus ou moins distinctes, selon que le maître prenait les mâchoires avec plus ou moins de justesse. Le soldat faisait dire ainsi une soixantaine de mots au chien qui jamais ne prononçait plus de quatre syllabes de suite. Elisabeth était de tous les mots celui qu'il prononçait le mieux. Son maître avait employé six ans à amener son chien à ce point d'éducation.»*
Même s'il a perdu la guerre, il n'a pas perdu son temps !
* Bénédict-Henry Révoil, Histoire physiologique et anecdotique des chiens de toutes les races, préface et postface d'Alexandre Dumas, Paris, 1867