tout comme Niquée voyant son amant
Madame de Sévigné
Alexis Large a réuni dans les Perles de Vénus* des lettres de femmes, aux amours difficiles, qui cherchent conseil auprès de journalistes, députés, prêtres... Lettres tellement invraisemblables qu'on les pense authentiques. Ou le contraire.
Il se trouve que je les lis et, pire, en partage la lecture.
– Tu n'as rien de mieux à lire ? me demande Isabelle Alonso**.
– Ben...
« Il y a des femmes que leur mari trompe avec d’autres plus belles qu’elles, on ne peut que les excuser quand on en voit qui, comme le mien, font positivement l’amour, soit avec leur bagnole, soit avec leur Télé. Alors qu’est-ce qu’il me reste à moi qui n’ai aucune envie de caresser le tuyau de mon aspirateur ? Aussi, quand un commerçant me dit des blagues, au lieu de le prendre au tragique comme avant la voiture et la Télé, je souris et je sais bien ce qui va arriver : C’est comme dans les engrenages quand on y a mis le doigt, et pour être franche, je me le laisse de plus en plus mettre.
Mme J..., Claudia,
boulevard des Sablons, Neuilly.»
* Les Perles de Vénus, recueillies par Alexis Large, présentées par Albert Aycard, Denoël, 1963.
** Fondatrice avec Florence Montreynaud des Chiennes de garde.