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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 00:00

Une pensée pour les enfants qui s'aiment.


(Je n'ai hélas pas noté – ni retrouvé – la source de cet article paru au tout début du XXe.)

 Ste-Suzanne

 

EMMURÉE DEPUIS DIX-HUIT ANS


Pour châtier, sa fille de s’être laissé séduire, un paysan du canton de Vaud l’emmure vivante dans un caveau attenant à la maison.
 
GENÈVE, 27 novembre. – De notre correspondant particulier (par téléphone) – La commune de Béguins (canton de Vaud) vient d’être mise en émoi par la découverte d’un cas de séquestration particulièrement odieux.
Il s’agit d’une jeune fille, Marie Thouney, que son père tenait depuis dix-huit ans, emmurée dans un caveau attenant à sa maison.
En 1888, Marie Thouney, alors âgée de quinze ans, s’était laissé séduire par un jeune homme nommé Chapuis ; la chose étant venue à la connaissance du père, ce dernier furieux, condamna de son autorité privée sa fille à un emprisonnement perpétuel. Désespéré de la disparition de sa jeune amante, et ne voulant plus d’une vie dont elle n’était plus, le jeune Chapuis se suicida d’étrange façon : s’étant placé la tête sur la lame d’une machine à couper la paille, il la mit lui-même en marche et se guillotina.
Les frères et sœurs de Marie Thouney ne pouvaient ignorer le sort atroce auquel elle était condamnée par un père féroce ; pourtant ils ne dirent rien ; les voisins, d’autre part, croyant, sur les dires de M. Thouney père, la jeune fille à l’étranger, auprès d’un de ses frères, ne s’inquiétèrent pas de sa disparition. Et la malheureuse, serait probablement morte sans avoir revu le jour si une dispute de famille encore mal connue n’avait décidé la femme d’un des fils Thouney dénoncer son beau-père, qui fut arrêté sur-le-champ.
Quant à la malheureuse séquestrée, c’est dans un état effroyable qu’on l’a retrouvée vautrée au fond d’un caveau sans air ni lumière, sur un tas d’immondices et complètement incapable de parler ; tout au plus émet-elle quelques sons inarticulés complètement inintelligibles !

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commentaires

T
<br /> <br /> On m'informe que le nom de cette pauvre jeune-femme victime de cette tragique histoire aurait inspiré Bobby Lapointe pour son fameux "Andréa c'est toi"...<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Y aurait-il des rumeurs si on n'avait pas inventé le conditionnel ?<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Dans la commune de Béguins, il doit aussi y avoir des amourettes.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Oui, mais ça n'a pas l'heur de plaire aux pères.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Elle est atroce, ton histoire, même si tu l'as inventée. Atroce à faire pleurer les pierres ... Et je suis sûre que tu ne l'as pas inventée parce que la réalité dépasse souvent la fiction.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> L'article a été relevé dans un journal du début du XXe : le Petit Journal ou le Figaro ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> En Suisse on ne badinait  pas avec la moralité !<br /> <br /> <br /> On devrait se méfier des peuples qui boivent de la liqueur de gentiane ...<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> ... et qui transpercent au carreau d'arbalète les pommes qu'ils posent en équilibre sur la tête de leurs enfants !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> petits bouts de la dernière page du roman d'Antonio Lobo Antunes, qui porte le titre :" IL ME FAUT AIMER UNE PIERRE"<br /> <br /> <br /> "..tandis que la musique se tait en petites gouttes sonores....je n'ai plus besoin de vous, c'est moi qui vais clore le livre, allez vous en, c'est fini ."<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Voilà qui devrait plaire à Léonie Laroue : la rencontre avec un authentique auteur.*<br /> <br /> <br /> * Je te remercie encore de me l'avoir fait découvrir.<br /> <br /> <br /> <br />