Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
J'apprends avec Jean-Loup Chiflet* qu'annoncer une coupe sombre dans un budget est un contre-emploi. Voici comment le code forestier** définit une coupe sombre :
« La première exploitation ou première coupe ne fait tomber qu'environ la moitié des arbres. Ceux qui restent sur pied doivent se trouver encore assez rapprochés, 1° pour que leurs têtes, agitées par les vents puissent se toucher ; 2° pour qu'ils puissent couvrir de leurs semences toute l'aire de la coupe ; 3° pour que leur ombrage protège la faiblesse des jeunes recrus, soit contre les grands froids, soit contre les ardeurs d'un soleil brûlant ; 4° pour que les herbes, les plantes nuisibles et les bois blancs ne s'emparent pas de l'aire de la coupe, ce qui ne manque pas d'arriver si on la découvre tout-à-fait.
Cette première coupe est appelée coupe sombre, expression qui peint parfaitement l'état de la coupe après le premier abattis ; car toutes les cîmes rapprochées donnent un ombrage épais et sombre.»
Ça vous la coupe aussi ?
En attendant, l'hirsute ci-dessous serait bien avisé de croiser une tondeuse.
* Jean-Loup Chiflet, Français mon amour ! Allégorie... ma chérie !, Chiflet & Cie, 2013. On sait bien qu'on sait pas tout, mais là, on en apprend davantage. Merci pour le cadeau.
** M. Baudrillart, Code forestier, tome 2, Arthus Bertrand, Paris, 1832.