19 juillet 2009
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Dans sa défense de Voltaire à qui on reprochait ses sarcasmes sur l'Église, le pape et ses lieutenants, le Marquis de Luchet* écrit : « Il n'a pas raconté que le Pape Eugène III, étant en France en 1147 voulut aller célébrer la Messe à Sainte-Geneviève, le Roi y assista. Les Chanoines réguliers qui desservoient alors cette Église avoient étendu devant l'autel un riche tapis sur lequel le Pape se prosterna pour faire sa prière. Après quoi il passa dans la sacristie pour se revêtir des ornements qu'on lui avoit préparés pour dire la messe. Alors ses Officiers, en vertu d'un ancien droit se saisissent du tapis comme un meuble qui leur appartenoit. Les Moines furieux se jettent sur les gens du Pape & veulent arracher le tapis : on en vint aux mains, on se bat rudement, le Roi accourt, il est frappé dans la foule, il se retire blessé, & le combat ne finit que lorsque le tapis en lambeaux est entre les mains des victorieux Genovefains. Le Pape qui n'avoit pris aucune part à la querelle, monte à l'autel comme si rien n'étoit arrivé, & dit sa messe, tandis que les Moines balafrés rangés dans le chœur, lui répondoient en chantant. C'est d'un Auteur ecclésiastique ancien Professeur de Théologie que ce récit est tiré sans ornement, sans allusion.»
On n'avait ni la télé ni le mercato, mais on savait s'amuser.
Le But de l'archange
1996, acrylique sur envers de tapis, 38 x 58 cm env.
Hormis qu'il y est question de tapis, l'illustration n'a guère de rapport avec le texte.
* Histoire littéraire de Monsieur de Voltaire, 1780