26 juin 2014
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Fourchette à ramasser à la petite cuiller.
– Hum !
– Gardez vos lazzi, gens de Béotie. Cet objet en métal, mis ici sous blister, a séjourné près d'un demi-siècle dans la terre du jardin avant de réapparaître. Édenté. J'émets l'hypothèse qu'il pouvait s'agir d'une fourchette. Elle méritait bien que j'en fisse un œuvre d'art.
– Hum !
Fourchette à ramasser à la petite cuiller, 2014, objet blistérieux, hauteur :27 cm
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14 mai 2014
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La mer m'a confié les éléments : je n'avais plus qu'à les assembler.
– Et comment tu appelles ça ?
– Crâne d'oryx !
– Pourquoi tu m'insultes ?
Crâne d'oryx,
2014, bois flottés assemblés, h. 43 cm
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10 septembre 2013
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D'un carnet ancien de notes et croquis de trucs à faire, cette sculpture.
Les pieds en fer seraient suffisamment fins pour que la rouille ronge le métal jusqu'à la chute de la statue.
On ne saurait préciser la date de cette issue inéluctable, ni même si elle aurait des témoins. Des jeunes gens modernes pourraient toujours défendre que la résistance du métal aux attaques du temps est modélisable ; d'autres installeraient un système de vidéosurveillance pour ne rien manquer du spectacle.
En attendant, ça reste dans les cartons. Le temps fait à l'affaire, comme ne dit pas Molière dans le Misanthrope.
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29 août 2013
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De guerre las, 2013, crayon noir et collage dans boîte en bois
– La frappe chirurgicale...
– C'est un bombardement pour mon bien. Qui dois-je remercier ?
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29 novembre 2012
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Autre dommage du dernier coup de vent.
Écrasée. La structure grillage et papier de ce qui devait avoir des formes féminines et généreuses. On reconnaît une tête. En haut. Là où est le plus souvent la tête. Une taille resserrée sur des hanches larges. Et une excroissance volumineuse. Abcès, anthrax, bubon, furoncle, panaris, phlegmon, pustule, tumeur. Ne me demandez pas. C'est déjà assez douloureux comme ça.
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26 novembre 2012
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Elle aurait pu s'appeler Gîte à la noix, tellement c'était à la noix.
Une de mes premières sculptures. En béton cellulaire.
Elle aurait pu, mais c'était Vache arrière. On comprend pourquoi.
J'en parle au passé. Un coup de vent vient de la briser. Mon cœur avec. C'est vrai, je n'avais pas réussi à m'en séparer.
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18 octobre 2012
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Les travaux d'élagage ont le mérite de redonner jour à des pierres oubliées.
Abandonnées pour n'avoir pas répondu à l'attente de l'artiste. Formes généreuses pour cette femme marchant d'un pas décidé. Sans tête. Sans titre. À droite sur l'image.
À gauche, on aura reconnu Burning cow présentée ici en mars 2007
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20 septembre 2012
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Une œuvre récente ?
Oh non ! Elle remonte même à la nuit de mes temps. Avais-je seulement barbe au menton ?
Terre cuite sortie de l'oubli, campée sur une linogravure représentant une carotte. Sic ! Vue sur la tranche, une linogravure pourrait tout aussi bien montrer Napoléon à Azincourt ou Albert Einstein recevant une pomme sur la tête.
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22 février 2012
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Toute en courbes, jusqu'à cette rupture, ce piton dont on ne sait s'il faut y rattacher une tête.
Taillée pour J.*
Jamais offerte.
Des fleurs en lieu. Parce que périssables.
Sans titre, 1999, calcaire, hauteur env. 10 cm.
* L'initiale a été changée pour préserver l'anonymat de Céline.
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3 novembre 2010
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En première intention, la photo de cette sculpture en cours de réalisation accompagnait l'article d'hier. Finalement, j'ai choisi une illustration qui n'allait pas distraire la lecture.
À l'inverse, la fable de Joseph Poisle-Desgranges pourrait bien faire qu'on s'intéressât moins à mon œuvre. Crâne de blaireau que deux canines en or et diverses choses doivent encore compléter.
LE RASOIR ET LE BLAIREAU
Coquet blaireau, mordant rasoir,
Placés vis-à-vis d'un miroir,
Tour à tour servaient à leur maître.
Le rasoir faisait disparaître
La barbe ou le duvet qu'il trouvait en chemin,
Et le soyeux blaireau, se chargeant sous la main
D'une mousse blanche et durable,
Se complaisait à rendre un menton vénérable.
Tout à coup le rasoir blesse l'homme en glissant.
— Maladroit ! dit en pâlissant
Le blaireau, qui se pose en sage ;
Vois le sang qui jaillit du plus charmant visage,
Et l'effet que produit trop de légèreté.
— Ah ! ne me blâme pas de ma vivacité,
Lui répond l'autre en son langage ;
Si j'avais comme toi flatté sur mon passage,
De mon mérite on eût douté.
Au doux ami qui nous caresse
Et passe sur chaque défaut,
Préférons celui qui redresse
Et tranche parfois, s'il le faut.
Joseph Poisle-Desgranges
Cent et une fables, Paris, 1852
source : gallica.bnf
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