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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 00:00
Il ne faut point boire d'eau
après le bain,
ni après l'action conjugale.

 
Mais dessus tout que le mari,
Le galant, & le favori,
Après avec femme ou coquette
Avoir fait la cricon criquette,
Ou bien après s'être baigné,
À moins que d'être bien soigné
S'abstienne de boire l'eau pure,
Elle est contraire à sa nature,
Car les pores étant ouverts,
L'eau passe aisément au travers,
Et par une froideur rebelle
Nuit à la chaleur naturelle.

Du Four de la Crespelière
Commentaire en vers françois sur l'école de Salerne, 1671

eau.jpg
Anonyme, dans l'Almanach du vieux marcheur 1914


Comme la chose est joliment tournée M. Du Four de la Crespelière !
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 23:00


DE ROBIN ET CATIN

ÉPIGRAMME


Un jour d’hiver, Robin, tout esperdu,
Vint à Catin présenter sa requeste
Pour dégeler son chose morfondu,
Qui ne pouvoit quasi lever la teste :
Incontinent Catin fut toute preste ;
Robin aussi prend courage et s’accroche,
On se remue, on se jouë, on se hoche,
Puis quand ce vint au naturel devoir :
Ha ! dist Catin, le grand degel s’approche
Voire, dist-il, car il s’en va pleuvoir.

Cadet Angoulevent
Les Satyres bastardes et autres  œuvres folastres


ParapluieMur à Saumur, septembre 2007
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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 23:00
 
A JANNETON
EPIGRAMME

Mon chose veut choser vostre chose ; mais chose
Gardez que je ne puis enchoser vostre chose ;
Ou, si chose à la fin ne nous laisse enchoser,
Je le choseray tant qu'il en ira choser.


Cadet Angoulevent
Les Satyres bastardes et autres  œuvres folastres





chose.jpg
abbaye de Fontevraud
photo Maïette
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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 23:00
CONGÉ À UNE NONNAIN
 
Tous les jours tu me romps la teste,
De te vouloir rendre nonnette.
Hé bien ! laisse-moy ton connin,
Et puis te vas rendre nonnain.

Ta bouche aussi pleine de roses,
Que je cheris sur toutes choses,
Où mon cœur languit en prison,
Je t'en prie de m'en faire don.

Fay-moi ton héritier encore
De ton beau teton que j'adore :
Ayant ces trois choses à moy,
Je n'ay plus que faire de toy.

Mais, dis-moy, que voudrois-tu faire
Enclose dans un monastère ?
Tout y est oisif, ce dit-on,
Et connin, et bouche, et teton.

Cadet Angoulevent
Les Satyres bastardes et autres  œuvres folastres


Bonnes soeurs
Sur ma planche de lecture en ce moment :
- Surréalisme et athéisme, "À la niche les glapisseurs de dieu !", de Guy Ducornet, Ginkgo éditeur – Comment Breton regrettait que Rimbaud fût "coupable... de ne pas avoir rendu tout à fait impossibles certaines interprétations déshonorantes de sa pensée, genre Claudel".
- Greffier, de Joann Sfar, éd. Delcourt – Journal du procès de Charlie Hebdo (les caricatures de Mahomet).


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11 août 2007 6 11 /08 /août /2007 23:00
De Robin et Margot
 
Margot s’endormit sur un lict,
Une nuict toute descouverte.
Robin sans dire mot saillit ;
Il trouva sa lanterne ouverte,
Mit sa chandelle au plus profond.
Robin, ta chandelle se fonde.
Non fait, dit-il, c’est une goutte,
En s’allumant elle dégoutte,
Qui fait ta lanterne animer
Vien, Robin, quand on ne voit goutte,
Souvent ta chandelle allumer.

Cadet Angoulevent
Les Satyres bastardes et autres  œuvres folastres


Chandelle et lanterned'après une illustration de Louis Binet pour Les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent de Restif de la Bretonne


– Au début, l'illustration semble fidèle au texte. Ça se gâte très vite.
– Si on pouvait m'expliquer !
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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 23:00

Dans un commentaire qu'une erreur de manipulation a effacé, Martine exhumait cet inénarrable sonnet de Charles Monselet.*
Apprécions.
Canette
- Cette illustration, ce n'est pas une asperge ?
- Non, mais ça aurait pu.

Charles Monselet sur Ahoui :
- Bout de la lorgnette 1
- Bout de la lorgnette 2
- Bout de la lorgnette 3

* Version retrouvée sur internet ; je n'ai pas eu accès à une version originale.

Sonnet de l'asperge

Oui, faisons lui fête !
Légume prudent,
C'est la note honnête
D'un festin ardent.

J'aime que sa tête
Croque sous la dent,
Pas trop cependant.
Énorme elle est bête.

Fluette, il lui faut
Plier ce défaut
Au rôle d'adjointe,

Et souffrir, mêlé
Au vert de sa pointe,
L'or de l'œuf brouillé.

Charles Monselet

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 23:00
Jardin assisCoin de jardin - juillet 2007

Le point sur l'énigmatique s... b... de la Soupe et les nuages.

Tiphaine, au sortir de sa s... de b..., me signale le site de Jean Blanquet, prétentieusement littéraire,* sur lequel on peut lire le Journal d'un s... b... de marchand de nuages ou encore Des chats.

Jean-Claude proposait de me montrer le manuscrit – une copie sans doute – de Baudelaire, avec s... b... en version intégrale. Nous avons été distraits par un fuschia rose – tu le vois rose toi, moi je le vois blanc –  et je n'ai pas vu.

Pour une version sans points de suspension, augmentée d'un appareil critique : cliquons là.

* prétentieusement est abusif, mais c'est le propos de Jean Blanquet
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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 23:00
Poulet-Malassis & Baudelaire
Mettons enfin un visage sur le nom de Poulet-Malassis.
Le dessin (ci-dessus reproduit) de Laurent Paturaud illustre l'enveloppe pré-timbrée de la Poste, créée pour les 150 ans de l'édition des Fleurs du mal (relire biloba).


Mais qu'est-ce qu'elle dit, la petite folle bien-aimée, sous ce s... b... ?

LA SOUPE ET LES NUAGES


Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation : «- Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts.»
Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j'entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l'eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait: «- Allez-vous bientôt manger votre soupe, s... b... de marchand de nuages ? »

Charles Baudelaire
Petits Poèmes en prose
Le Spleen de Paris
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14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 23:00
Remercions F.V.*  pour la (re)découverte de Gustave Nadaud, poète et chansonnier du XIXe siècle.**

* Lire les I.D. 50 et 51 de Claude Vercey, sur le site de la revue Décharge. Dans l'ordre, c'est encore plus savoureux.
** Gustave Nadaud et Brassens sur France Info
      LES IMPÔTS
            1851

Bien que j’aie une patente,
Une femme et des enfants,
Je n’aime pas qu’on plaisante
Des impôts ; je le défends.
D’enrichir notre patrie
Nous devons être contents.
Augmentez-les, je vous prie,
Messieurs les représentants.

Mon voisin me scandalise
Par un luxe ruineux ;
Tous les jours, sous sa remise,
Roulent des chars orgueilleux.
J’entends dans son écurie
Hennir trois chevaux fringants...
Imposez-les, je vous prie,
Messieurs les représentants.

Ma femme est assez jolie ;
J’en suis même un peu jaloux,
Car elle aime à la folie
Les chats blancs et les chiens roux.
De cette ménagerie
J’abhorre les habitants...
Imposez-les, je vous prie,
Messieurs les représentants.

J’accueille dans ma boutique
Des jeunes gens pommadés ;
Je ménage leur pratique
Mais je crains leurs procédés.
Ils en veulent à Marie,
Et j’ai déjà quatre enfants...
Imposez-les, je vous prie
Messieurs les représentants.

Je ne bois que de l’eau claire ;
Par goût, je ne fume pas :
Frappez le vin et la bière ;
N’épargnez point les tabacs ;
Seulement, l’épicerie
Souffre depuis bien longtemps.
Dégrevez-la, je vous prie;
Messieurs les représentants.

Gustave Nadaud
Chansons

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