4 février 2012
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Je verrais d'un bon œil qu'un journal qui tient une bonne nouvelle la publie deux jours de suite. Ou trois s'il la juge vraiment très bonne.
Ce geai mérite de prolonger son séjour ici.
Pour ne pas lasser néanmoins, je rafraîchis la légende. Plus encore et mieux ! Ce sera un poème de Jean Féron.
Au pied du chêne foudroyé
une plume de geai
signe
qu'aucun poème
n'est jamais tout à fait
perdu
Jean Féron
Une plume de geai, édition Au pied de la lettre, 2002. Recueil agrémenté d'une véritable plume de geai des chemins creusois.
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27 janvier 2012
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Où m'entraîne une recherche sur l'origine du nom donné à la mésange
« On rapporte qu'un singe, un singe merveilleux,
Que les Égyptiens consacraient à leurs dieux.
Indiquait, en pissant douze fois en douze heures,
Les pas du Temps qui fuit vers les sombres demeures.
La nuit, lorsqu'on veillait, vous comprenez combien
Était avantageux un semblable moyen,
Aussi, chaque nonnette avait, dans sa cellule,
Un petit cénophal en guise de pendule. »
Eugène Berthier, Pyrame et Thisbé, poème comique en quatre chants, Paris, 1853
Cénophal : autre nom du cynocéphale
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7 décembre 2011
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« La mort c'est comme la vie Ça n'existe pas » écrivait José.*
Ben si. Les deux.
José Millas-Martin, poète, est décédé ce début décembre.
Topa lui rend hommage sur son blog biloba.
L'image ci-contre est un brouillon pour un des poèmes du Tango pour José, aux éditions Donner à Voir.
GUERRE
Trois êtres Paniers poireaux Torchon Biberon couchés terre Garçonnet sur bras replié Petite fille nue Bras ouvert Ficelles de sang noir Yeux Narines Bouches Près mur Mère bandeau Sang Trempe sang Bras gauche Paume ouverte enlace sa fille retournée vers le sol
Le monument et les discours pour plus tard
José Millas-Martin
(Trayecto-Trajet – éditions Sépia, 1985)
* Du poème Hier. Le titre est emprunté à Bien fait vite fait (« Belle foutaise Venons de l'éternité Y retournons »). Ces deux textes dans Posologie usuelle, éditions La Bruyère, 1987, repris dans l'anthologie À mots rompus.
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5 octobre 2011
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J'entends ici ou là que le cardinal de Bernis ne tient pas ses promesses.
Voici donc un autre extrait* de son œuvre torride, mais n'y revenez pas.
Trompe-l'œil à Albi – 2011
La jeune Doris, plus pressante
Et plus sensible à ses refus,
Lui tend, d'une main caressante,
Un piège inventé par Vénus.
Cent fois la naïade échappée
S'attache à son sein embrasé :
S'il plonge, il baise une napée ;
S'il se renverse, il est baisé.
Efforts dangereux d'une belle,
L'Amour peut vous rendre impuissants,
Et le cœur d'un amant fidèle
Échappe aux prestiges des sens.
Léandre a vaincu la nature ;
Un dieu l'éclaire, et le conduit
Aux portes d'une tour obscure
Où la volupté l'introduit.
* Les Quatre Parties du jour - La Nuit. op. cit.
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4 octobre 2011
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– Tu ne cites pas de Bernis, nous restons sur notre faim, me reproche-t-on ici et là, peut-être aurions-nous une opinion différente du critique.
– En effet. J'avoue que c'est ballot. D'autant que la poésie de l'évêque d'Albi est parfois goûteuse. Éloignons les enfants.
Poseur de plaques à Gaillac
INVITATION
À Zéphise
Le plaisir, couronné de fleurs,
Vient voler sur la table ;
Il attend pour charmer nos cœurs
Un moment favorable.
Belle Zéphise, où tu n'es pas
Pourroit-il nous séduire ?
Il a besoin de tes appas
Pour fonder son empire.
Viens réveiller sous cet ormeau
L'esprit et la saillie ;
On t'attend auprès d'un tonneau
Qu'a percé la Folie.
Ce champagne est prêt à partir ;
Dans sa prison il fume,
Impatient de te couvrir
De sa brillante écume.
Sais-tu pourquoi ce vin charmant
Lorsque ta main l'agite,
Comme un éclair étincelant
Vole et se précipite ?
Bacchus en vain dans son flacon
Retient l'Amour rebelle :
L'Amour sort toujours de prison
Sous la main d'une belle.
– Foutre oui !
– Je vous en prie.
* Œuvres de François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis, tome premier, Paris, 1819 (gallica.bnf.fr)
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3 octobre 2011
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Albi (place Savène) – septembre 2011
« L'abus qu'il fait des vieilles formes poétiques et le continuel usage de la mythologie en rend la lecture fatigante.» Je vais donc vous épargner la lecture de François-Joachim de Pierre de Bernis (1715-1794), évêque d'Albi, dont j'ignorais tout avant que Prosper Poitevin ne l'habille pour l'hiver.*
* Petits poëtes français depuis Malherbe jusqu'à nos jours, Paris, 1841
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14 septembre 2011
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Les blogs amis donnent dans le dahlia ces temps-ci. Ce doit être de saison. Ne pouvant être en reste, voici mon dahlia. J'ai convoqué pour l'occasion Pierre Lachambeaudie dont les Fables ont été couronnées deux fois par l'Académie française. Elle avait une excuse,l'académie, c'était au milieu du XIXe.
Éloignez les enfants, ça va commencer.
LE DAHLIA ET LA VIOLETTE
Le dahlia, la violette
Par un enfant sont cueillis un matin.
Du premier la corolle élégante, coquette,
Déplore son triste destin,
Se plaignant d'avoir pour compagne
Une fleur sans éclat, qu'on aurait dû laisser
Sous le buisson natal, là-bas, dans la campagne.
« Prétendrait-elle m'éclipser ?
Faut-il que je meure de honte ? »
L'enfant, la violette, aucun ne répondit:
De son dépit nul ne tint compte.
Pour notre couple, hélas ! la vieillesse fut prompte,
Et bientôt le temps étendit
Sur leurs têtes ses mains glacées.
L'enfant les retira du vase toutes deux ;
Depuis, sur un fumier honteux
On vit du dahlia les feuilles dispersées,
Et des champs l'humble fleur
Aux malades dispense un suc réparateur.
Dans ces deux fleurs j'entrevois deux images :
De la femme au cœur sec, briguant tous les hommages,
Le dahlia nous offre le portrait.
Alors que la beauté, son seul bien, disparaît,
Elle n'a qu'à mourir, d'elle plus rien ne reste.
Dans l'autre on reconnaît de la femme modeste
Le symbole délicieux.
Le temps peut, en passant, lui ravir d'un coup d'aile
Et jeunesse et fraîcheur ; son cœur n'est jamais vieux :
Sur nous, jusqu'à la fin, son amitié fidèle
Répand de ses vertus le baume précieux.
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16 octobre 2010
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Dansons la capucine... Je lis ici ou là qu'on doit la chanson à Jean-Baptiste Clément. Ah oui ? Allons donc y voir...
DANSONS LA CAPUCINE
VIEILLE CHANSON
I
...Dansons la Capucine,
Le pain manque chez nous...
...Le curé fait grasse cuisine,
Mais il mange sans vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !...
II
...Dansons la Capucine,
Le vin manque chez nous...
...Les gros fermiers boivent chopine,
Mais ils trinquent sans vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !...
III
...Dansons la Capucine,
Le bois manque chez nous...
...Il en pousse dans la ravine,
On le brûle sans vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !...
. . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .
I
...Dansons la Capucine,
L'esprit manque chez nous...
...L'instruction en est la mine,
Mais ça n'est pas pour vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !...
II
...Dansons la Capucine,
L'argent manque chez nous..
...L'Empereur en a dans sa mine,
Mais ça n'est pas pour vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !
III
...Dansons la Capucine,
L'amour manque chez nous...
...La pauvreté qui l'assassine
L'a chassé de chez vous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !
. . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .
I
...Dansons la Capucine,
La misère est chez nous...
...Dame Tristesse est sa voisine
Et vous en aurez tous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !
II
...Dansons la Capucine
La tristesse est chez nous...
...Dame Colère est sa voisine
Et vous en aurez tous.
Dansez la Capucine
Et gare au loup,
You !
III
...Dansons la Capucine
La colère est chez nous...
...Dame Vengeance est sa voisine,
Courez et vengez-vous !
Dansons la Capucine
Et gare au loup,
You !...
décembre 1868
Dansons la Capucine, musique de Darder.
Source : gallica.bnf.fr
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18 septembre 2010
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Avec un peu de recul, mais oui : punaise !
Et un poème, tiré du Tintamarre du 2 novembre 1856, dont on me dira des nouvelles.
Vœu d'une punaise
Si j'étais, ô mon adorée,
Punaise à la robe dorée,
S'établissant dans ton taudis ;
Je te verrais la nuit, sans voiles,
Et tes yeux, comme des étoiles,
Me montreraient le paradis !
Je pourrais, sans être indiscrète,
Tous les soirs, quittant ma retraite,
M'aller blottir dans ton rideau
Jusqu'au moment plein de délices
Où j'irais goûter les prémices
D'un amour pur dans ton dodo !
A. Hutin
Mutin, l'Hutin !
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20 août 2010
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Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire 2010
« Les théurgites, les anciens sages, avaient tous une verge avec laquelle ils opéraient.
Mercure passe pour le premier dont la verge ait fait des prodiges. On tient que Zoroastre avait une grande verge. La verge de l'antique Bacchus était son thyrse, avec lequel il sépara les eaux de l'Oronte, de l'Hydaspe et de la mer Rouge. La verge d'Hercule était son bâton, sa massue. Pythagore fut toujours représenté avec sa verge. On dit qu'elle était d'or ; il n'est pas étonnant qu'ayant une cuisse d'or, il eût une verge du même métal.
Abaris, prêtre d'Apollon hyperboréen, qu'on prétend avoir été contemporain de Pythagore, fut bien plus fameux par sa verge ; elle n'était que de bois ; mais il traversait les airs à califourchon sur elle. Porphyre et Jamblique affirment que ces deux grands théurgites, Abaris et Pythagore, se montrèrent amicalement leur verge.»*
– Ben, mon gars, si tu t'imagines qu'avec des écrits comme ça, tu vas entrer au Panthéon...
– M'en fous, j'y suis déjà.
* Voltaire, Dictionnaire philosophique.
théurgite : magicien qui fait appel aux divinités célestes.
thyrse : bâton terminé par une pomme de pin ou des feuilles de vigne.
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