À Zac qui se reconnaîtra dans la vitrine
Un jeune ami, à l'écoute des rumeurs du monde pour ce blog, quand il ne consacre pas un temps précieux à ses études et recherches, – le sujet est loin certes, faites un effort – m'alerte sur un enregistrement du répondeur de Là-bas s'y suis*. De l'histoire – drôle** – du croquemort et des pompes funèbres !
Qu'on n'espère pas que j'illustre pareil à peu près !
Toutefois, pour le plaisir, cet extrait des Hypocrites*** de Turpin de Sansay :
« Le croque-mort, comme le marchand de mort-aux-rats, est un métier pour lequel il faut avoir vraiment beaucoup de vocation.
Voyez-le passer, ce valet de la camarde, avec son habit noir, son collet noir, son chapeau noir, orné d'un crêpe noir ; ne dirait-on pas, à sa mine verdâtre et renfrognée, qu'il souffre d'une maladie qui le ronge, ou bien qu'il a perdu ce qu'il avait de plus cher au monde ? Erreur !
La figure du croque-mort n'est, si je puis m'exprimer ainsi, qu'une peau de convention, sous laquelle, en dehors du métier, battent des artères et subsistent toutes les passions des autres hommes.
Ici, c'est la fonction qui exige l'hypocrisie du corps. L'âme suit l'impression de la matière.
Quand son service est fini, le croque-mort aime à boire un coup, pour laver ses impressions, – suivant son terme énergique.
Parfois, il courtise un genre de femmes qui lui est propre, la marchande de mottes ou l'écalleuse de noix.
Néanmoins, lorsqu'il entame avec ces adorées le vocabulaire d'amour, il est rare qu'elles ne demandent pas à l'Apollon des boîtes funèbres :
— As-tu lavé tes mains ? »
Officine désaffectée**** – Deux photos de Zac.
* France Inter, du lundi au vendredi de 15 h à 16 h.
** Affaire de goût ! Si vous y tenez, entamez une recherche à l'aide de votre yaourt favori
(mots clés : histoire drôle croquemort)
*** Turpin de Sansay, Les Hypocrites, préface et conclusion de Voltaire (!), Paris, 1863.
**** Je ne sais pas le terme officine est approprié. Ni même si on peut désaffecter.