« L est muet aussi dans cul, cul de basse fosse (cachot souterrain), cul de jatte (qui ne peut marcher), cul de lampe (ornement), cul de plomb (homme sédentaire), cul de four (voûte sphérique), cul de poule (ulcère), cul de port (nœud au bout d'une corde, t. de marine), cul rond, cul carré, cul pointu, cul de poule, l'arrière d'un bâtiment, selon sa forme, etc.
Nous désapprouvons, avec quelques auteurs, l'usage fréquent qu'on fait improprement de ce mot : pourquoi dire un cul de bouteille, un cul de verre, un cul d'artichaut ? Une voiture a-t-elle ses limons en haut ; un cuvier, un tonneau est-il sur son fond ; un bâtiment est-il trop calé sur l'arrière ; on dit la voiture est à cul, le cuvier, le tonneau est sur cul ; le bâtiment est sur le cul.
C'est aux dictionnaires nouveaux à purger la langue de ces grossièretés. Déjà, à la sollicitation de Voltaire, le mot cul-de-sac a disparu. Pourquoi continuerait-on à nommer certains oiseaux, cul-blanc, cul-rouge, cul-jaune, paille-en-cul ? quelques coquillages, cul-de-lampe, cul-de-singe ? Pourquoi appeler cul-d'âne, cul-de-cheval, une actinie (animal de mer) ; cul-de-chaudron, le mespilus amélancier* ; cul-de-mulet, une sorte de figue ; cul-de-Vénus, une plante ; cul tout nu, une autre plante, etc. ? Ces dénominations ne font pas honneur au génie de leurs auteurs et de nos savants.»
Pour les auteurs du Journal de la langue française et des langues en général, (Paris, 1837), quelques culs-de-singe de mon jardin. Sont-ils pas beaux ?
* Nos auteurs ont échappé à la graphie moderne du cul-de-chaudron, c'est aujourd'hui le mespilus amélanchier !