
Quand Gabrielle d'Estrées, plaquée par le roi qui allait courir un autre jupon, découvrit son nouveau prétendant, elle se réjouit de la tronche qu'allait tirer le roi à voir pareille laideur lui succéder.
– Monsieur, excusez-moi d'être trop vraie pour nier votre laideur, mais nonobstant je vous offre de m'épouser.
– Madame, cet excès de votre bonté me rend tout perplexe ; or tâchez que le mariage soit tôt, de peur que vous y renonciez par trop me regarder, d'autant que je suis bien laid.
– Aujourd'hui, monsieur, je suis vôtre légitimement ; toutefois pour ne vous point abuser, sachez de ma propre bouche que je fus tendrement aimée du roi Henri.
– Ma chère dame, le roi honore ce qu'il touche, et je suis si laid que je n'étais point digne de succéder à Sa Majesté. – Or ça, je me gausse, fit à par soi la belle pucelle.
Source historique : Mémoires de Gabrielle d'Estrées, tome 2, Paris, 1829 (gallica.bnf)
Source iconographique : publicité collée sur le véhicule qui transporte les instruments du quintet de Daniel Humair dans sa tournée de l'Europa Jazz Festival 2010.
– Ça n'a rien à voir !
– N'empêche !