J'ai rencontré la peinture d'Eugène Leroy, voici une quinzaine d'années au domaine de Kerguéhennec. Je me souviens encore de l'odeur. Le MUba Eugène Leroy de Tourcoing qui orchestre cette année l'exposition du centenaire du peintre, m'a fait quitter ma tanière. Beau, magnifique, grandiose. Biffons. Pas un seul mot pour décrire – pas même indescriptible ! Et je suis là, depuis une semaine, avec ce trésor que je ne parviens pas à partager.
Jusqu'à cette autre rencontre... Qui vient tout éclaircir. Tout éclairer. Les photos de vagues d'Anita.
Disent exactement ce que je ressens devant les toiles d'Eugène Leroy.
Alors que tout semble opposer photos et toiles – les unes tout en nuances de gris, instantanées, quasi transparentes, les autres explosant de couleurs, résultats des longs apports de matière qui en constituent l'épaisseur – la même lumière jaillit du sujet. Vagues ici, nus ailleurs. Source d'un plaisir qui se nourrit du seul fait de regarder, comme il naîtrait du seul fait d'écouter du jazz ou tailler la pierre, flemmarder au soleil, partager un verre avec l'ami.