Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
Si ça pose question ? Je pense bien. Et pas une, ni dix, quinze ou soixante-deux, mais une centaine. Sans compter celles que je me pose quand Jean-Claude m'invite à illustrer Urticantes. Fruit – à la fois très vert et mûr à point* – de sa pensée philosophique, poétique, humoresque et calembourdine...
Comment procèdé-je ?
D'abord, je ris – ou souris. Il a quand même pas osé ? Si ! J'emmagasine, laisse la mémoire oublier, retrouver, donner dans l'à peu près – elle sait faire.
Puis je brouillonne. Fusain et craie d'écolier sur papier Kraft grand format – 100 x 80 cm. Très souvent, la main décide. Un trait en entraîne un autre.
Entre temps le personnage est allé se rhabiller : le dessin est repris à la plume et à l'encre de Chine.
Pour l'image finale, traitée aux pastels, Vincent Rougier, l'éditeur, m'a gardé deux jours au chaud dans son atelier, après avoir neigé sur la cour et mijoté une blanquette de veau dont mes papilles n'ont pas oublié l'exquis goût.**
À propos, quelle était la question ?
Est-ce que, quand vous revîntes à pied chez vous, vous peinâtes ?
* Ah oui, c'est un art.
** Des phrases comme celle-ci, pas sûr que vous les lisiez ailleurs !
Urticantes, de Jean-Claude Touzeil, dessins et gravure d'Yves Barré, ficelle n° 113, Vincent Rougier éditeur.