Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
Vide-greniers de St-Symphorien – septembre 2013
André Blanchard tient des carnets.
Il y note ses impressions de lecteur. Le livre, l'écrivain sont la matière de la plupart des billets. À la demande générale ouvre sur ces lignes :
« C'est le nouveau logo de la hiérarchie, on ne peut plus dans l'air du temps, qu'on voit dans les brocantes et autres vide-greniers : sur les étals, bibelots et camelote ; par terre, en vrac comme si on avait vidé la poubelle, les livres.
Devoir se mettre à genoux afin de fouiller parmi ces déchus revient à schématiser l'envie qui nous prend : demander pardon.
Et en acheter, c'est l'être, pardonné.»*
La photo est une mise en scène. Légère. J'ai simplement sorti le livre de ma musette pour le poser sur le premier étal du vide-greniers. Par un hasard qu'on rencontre peu, les déchus consignés dans cette valise ont un rapport étroit avec les carnets d'André Blanchard : Balzac – il faudra relire la Cousine Bette pour une « tonitruante tirade sur la finance » – ; Baudelaire dont « le poème déclenche une telle aura qu'il en devient d'essence divine » ; le Nouveau missel des dimanches pour « l'impression d'être à confesse, mais façon dominant : côté curé ». C'est une chronique du Canard enchaîné qui m'a permis de découvrir André Blanchard, voici quelques années – j'ai depuis dévoré tous ses carnets.
Quant aux enjoliveurs, c'est pour enjoliver !
* André Blanchard, À la demande générale, Le Dilettante, 14 mars 2013, 1515 exemplaires – L'auteur se soucie peu d'élargir son lectorat .