Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
À Maïette dont l'érudition m'a été précieuse pour la rédaction de cet article
Parce que sa bonne prêtait à ce caillou la forme d'un étron – ce n'est pas le mot qu'elle employait ! – l'abbé Breuil mit d'abord au rebut cette statuette.
Des années plus tard, alors qu'il cherchait un foret pour percer le trou qui lui servirait à fixer au mur le crochet de suspension du cadre dans lequel il avait mis en valeur sa médaille d'officier de la légion d'honneur, il se renversa sur les pieds – il était en pantoufles – le contenu d'un tiroir, étouffa un juron – moindre des choses pour un abbé – et reconsidéra d'un œil nouveau cette Danseuse d'Amboise qui venait de lui écraser l'orteil.
Certes les bras manquaient*, mais l'artiste avait habilement su tirer profit d'une incrustation de coquillage pour figurer un tutu. Si l'on se rappelle que l'aiguille à chas apparaît au solutréen (paléolithique supérieur), on peut dater approximativement l'œuvre du statuaire.
Cette danseuse a fait l'objet d'une communication au colloque international de Johannesburg le 24 août 2006**.
* « Les miens m'en tombent ! » (Yves Coppens)
** Le seul compte rendu disponible est en néerlandais, langue que je ne suis malheureusement pas en mesure de traduire, ni même de comprendre.
Danseuse d'Amboise, - 20000 ans (estimation), calcaire à silex, hauteur 18 cm.