La jeunesse, il n'y a rien à en retirer.
Arnaud ROUTEL
Parmi le lectorat prestigieux de ce blog, certains donnent crédit aux lutins. Je me garderai de les décevoir : j'ai, à la maison, un lutin – devrais-je dire lutine ? – qui complète en catimini mes mots croisés, sur un coin de table abandonnés pour une raison dont la connaissance n'est d'aucune utilité ici – besoin naturel, réponse à appel téléphonique, soupe qui déborde sur la gazinière...
Or donc, sur cette grille – une Michel Laclos ! – provisoirement délaissée, massage, orbiculaire, timoree, ogino, neutralisa, ceinture, oo (Des bleus en poésie) avaient fini par s'accorder et former le début du 11 vertical en 13 lettres (Régime pour personnes âgées) : geronto...
Mon lutin – devrais-je dire lutine ?* – ne montre aucune acrimonie envers le néologisme, le suffixe grec ou le petit verre d'ouzo et de sa mine légère termine ainsi le mot : gerontophagie.
Je dois donner de la gomme mais est-ce vraiment néologisme ? Mes dictionnaires ne se sont certes pas embarrassés du mot, mais internet a bien compris qu'il y avait là une petite niche. Et Arnaud Routel donne du corps à la gérontophagie dans sa Poésie sans vergogne.
* Je sais, je me répète, mais je suis rétribué à la ligne et de surcroît cette répétition introduit un rythme dans mon récit. Quand on a peu à dire, il faut délayer.
En illustration, un gérontophage (fusain et craie sur papier, 40 x 30 cm)