Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
C'est l'hiver sur l'étal : les agrumes ont revêtu une tenue d'un noir qui leur va bien au teint.
– Et ce sont des oranges de la Sarthe, assure le marchand....
– Pourquoi pas des oranges irlandaises... répliqué-je, amusé.
Où l'on s'aperçoit que l'auteur a tort de douter de son marchand.
D'après Valmont de Bomare, l'oranger croissait en Sarthe, au XVIIIe :
« Le Maine est borné au Levant par le Perche, au Nord par la Normandie, au Couchant par l'Anjou & la Bretagne, & au Midi par la Touraine & le Vendômois. Sa longueur du Levant au Couchant est de trente-cinq lieues, sa largeur du Midi au Nord de plus de vingt, & son circuit de quatre-vingt-dix. On trouve dans cette Province des terres labourables, des coteaux chargez de vignes, & d'orangers du côté du Château du Loir, des prairies, des collines agréables, des forêts, des étangs, & plusieurs rivieres dont les principales sont la Maïenne, l'Huisne, la Sarte, & le Loir.»*
Aujourd'hui, il ne reste que le pineau d'Aunis et le circuit ne dure plus que 24 heures.
* Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle, tome 9, Lyon, MDCCXCI