– Tu ne cites pas de Bernis, nous restons sur notre faim, me reproche-t-on ici et là, peut-être aurions-nous une opinion différente du critique.
– En effet. J'avoue que c'est ballot. D'autant que la poésie de l'évêque d'Albi est parfois goûteuse. Éloignons les enfants.
Poseur de plaques à Gaillac
INVITATION
À Zéphise
Le plaisir, couronné de fleurs,
Vient voler sur la table ;
Il attend pour charmer nos cœurs
Un moment favorable.
Belle Zéphise, où tu n'es pas
Pourroit-il nous séduire ?
Il a besoin de tes appas
Pour fonder son empire.
Viens réveiller sous cet ormeau
L'esprit et la saillie ;
On t'attend auprès d'un tonneau
Qu'a percé la Folie.
Ce champagne est prêt à partir ;
Dans sa prison il fume,
Impatient de te couvrir
De sa brillante écume.
Sais-tu pourquoi ce vin charmant
Lorsque ta main l'agite,
Comme un éclair étincelant
Vole et se précipite ?
Bacchus en vain dans son flacon
Retient l'Amour rebelle :
L'Amour sort toujours de prison
Sous la main d'une belle.
– Foutre oui !
– Je vous en prie.
* Œuvres de François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis, tome premier, Paris, 1819 (gallica.bnf.fr)