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Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré

Blaireau

 

Un article que vous ne lirez pas dans la Dépêche du Midi

 

BlaireauLe blaireau, ce mal aimé, chassé et tant moqué.

Allez savoir pourquoi !
Ou plutôt : allons savoir ensemble pourquoi…
Ce beau mammifère sauvage est bien connu des bords de route, il y gît trop souvent, victime de sa vie nocturne, allongé sur la berme, tué par une voiture.

Autrement l’animal est plus que discret. Son corps pataud l’exclut de toute course, il fouille avec grande patience, de ses longs ongles la terre de son territoire.
Que chasse-t-il ? Principalement des insectes, des nichées de lapins, mais aussi de renards, tout ce qui se cache dans la terre... Et surtout des racines,  des fruits à portée de museau, quasi à ras de terre. Il lui arrive d’être, souvent, fainéant consommateur d’animaux morts : il ne déteste pas le cadavre de lapins tués par le passage d’une voiture, ce qui le constitue souvent, trop souvent victime de la voiture qui, nuitamment, fait sa route et le tue un instant après.

L’ami blaireau est aussi victime d’une tradition qui aurait dû se perdre depuis des décennies. Il était prisé pour la qualité de ses poils à la fois rudes et soyeux qui assemblées faisait la brosse des hommes se rasant.
Se balayer la barbe matinale, d’une brosse de poils de blaireau, la tremper dans le savon mousseux, a toujours rendu le rasage doux et frais.
Une giclée d’eau de Cologne rendant l’homme frais et dispos…

Mais alors pourquoi, à l’heure des rasoirs électriques, sa chasse persiste-t-elle ?
Pourquoi certains chasseurs le traquent-ils encore aujourd’hui, à mort ?

 

Blaireau

Peut être, tout simplement parce que l’animal n’a pas de défenseurs !
Il n’est ni consommable, ni domesticable, ni utile, ni inutile, ni chou, ni répugnant : il devenu l’objet de chasseurs qui seraient bien en mal d’expliquer pourquoi ils le traquent, le tuent voire le détestent.
Le blaireau est l’animal qui mériterait qu’un jour, il soit dit publiquement pourquoi il est chassé. Sa chasse reste une énigme.

D’évidence, il est devenu un surnom pour un individu qui manque d’intelligence.
Son nom ne serait-il pas devenu, en miroir, le surnom de ceux qui le traquent et le tuent ?

 

Pascal Polisset

 

 

illustrations tirées de 5000 Animals, Agile Rabbit Editions, 2001

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T
<br /> <br /> un bonjour sympathique à Pascal d'une ex collègue..<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> J'aime beaucoup  cette article qui devrait figurer dans bien des journaux ...<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Oui, mais pas dans la Dépêche du Midi !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> C'est vrai, pourquoi ne peut-pn pas blairer le blaireau ?<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Il nous rase peut-être ?<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Magnifique billet !<br /> <br /> <br /> A prolonger avec ce livre, tout aussi magnifique :<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Magnifique couverture également.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> En bas et à droite de l'image, on reconnaît bien Bernard Hinault.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Tu en connais un rayon.<br /> <br /> <br />