On est du même village. On se croise chez la boulangère ou sur le marché. Échange quelques mots. Le plus souvent sur le temps qu'il fait. L'avantage avec le temps, c'est qu'il fait toujours ; on n'a pas à chercher de sujet de conversation.
Aujourd'hui, une promenade en campagne m'a conduit près de sa maison. Était sur le seuil. À trier des pommes de terre. Les petites pour les poules, les grosses pour le fricot.
Le chêne derrière le hangar a plus de deux cents ans. C'est lui qu'il faut photographier. M'entraîne dans le pré à la rencontre de l'ancêtre. Un chêne sans glands : l'âne les mange au fur et à mesure qu'ils tombent sur le sol. J'ai même craint que sa gourmandise le rende malade. Cet autre à cent pas, la foudre l'a dépouillé de son écorce. Pas la peine de le photographier.
On a partagé un vin chaud.