8 septembre 2009
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23:00

– C'était bien mieux avant...
– Parlez pour vous, général Custer, nous, on finit toujours sous la fourchette.
Manière d'engraisser les poulets
Le poulet libre n'a que des muscles et un peu de chair.
Pour qu'il prenne la graisse, tenons-le prisonnier dans une mue.
Que cette mue mesure un mètre de longueur sur 50 centimères de hauteur et de profondeur !
Qu'elle soit faite avec des barres !
Que le sommet, les côtés et le fond soient à jour !
Que la place soit combinée selon la taille des individus qu'ici nous supposons être au nombre de vingt !
Les poulets n'ont pas besoin de beaucoup d'espace.
Plus ils sont serrés, mieux cela vaut.
Il suffit qu'ils puissent se tenir debout tous à la fois.
Tâchons de réunir ceux qui ont été accoutumés à vivre ensemble.
S'il y a parmi eux un querelleur, retirons-le.
Chez eux, comme chez l'homme, les méchants gâtent les bons.
De peur de contagion, isolons le captif qui tombe malade.
La nourriture qui est de l'avoine, se met, soit dans une auge, soit sur une planche plate adaptée au-devant de la prison.
Il vaut mieux la mêler de lait que d'eau.
Elle doit former une bouillie qui, molle, ne soit pas assez déliée pour déborder de la planche.
Donnons à manger au moins trois fois par jour, la première fois, après le lever du soleil, et les autres fois, par intervalles de quatre heures.
Proportionnons chaque repas à ce que la réunion peut manger sans se livrer à un excès.
Après le festin, favorisons l'appétit et l'engraissement, en essuyant la planche, et en jetant du gravier.
Au bout de quinze jours de pareil traitement, les sujets sont gras.
C'est, pour le rôtisseur, le moment de les prendre et de les embrocher.
En effet, trop dodus, ils ont une chair moins savoureuse.
Sachons aussi qu'avant de les tuer, l'égorgeur les rend plus faciles à conserver, en leur imposant une diète de douze à quinze heures.
Journal d'agriculture de la Côte-d'Or (1862)