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Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré

Rien dérober

Âne dans son préBonnet d'âne pour le ministre de l'Éducation nationale !*
L'orthographe n'est plus ce qu'elle était ! Sainte-Beuve déjà, dans le Figaro du 26 mars 1867, raillait – c'est un euphémisme – Madame de Bregy [...] félicitant un jour madame de Sablé sur son esprit à la fois et sur son potage qui était en renom, trouvait moyen de lui dire qu’elle quitterait volontiers tous les mets du plus magnifique repas de la Cour pour une assiettée de ce potage, à la conditon de l’écouter tout en en mangeant ; cela est flatteur et spirituel, mais elle le lui écrivait en ces termes impossibles, dont je ne veux rien dérober :
« ... Aujourduy la Rayne et madame de Toscane vont a Saint-Clou don la naturelle bauté sera reausé de toute les musique possible et d’un repas manifique don je quiterois tous les gou pour une ecuele non pas de nantille, mes pour une de vostre potage ; rien n’étan si delisieus que d’an manger an vous ecoutan parler.»
Une ecuele de nantille pour un plat de lentilles, et le reste : qu’en dites-vous ?
Et voilà le bel esprit de ces grandes dames,  dans tout le scandale du texte.

Bel esprit de Sainte-Beuve, ignorant qu'en Anjou, on appelait nantilles les lentilles. Son secrétaire, Jules Troubat – encore lui – aurait pû le lui dire s'il n'avait passé son temps à écrire sur des buvards ses pensées : « Tout homme qu'une femme gouverne est sûr d'aller à la dérive.»


* Merci à Martine du Schmilblick d'avoir rapporté.

Notre photo : Âne dans son pré.
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H
L'âne est très beau...mais où est le pré?
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Y
<br /> Tu demandes à voir ? Je passe.<br /> <br /> <br />
M
Vincent mit l'âne dans un pré et s'en alla, l'âne aussi...Plus de patte, plus d'oreille...
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Y
<br /> Plus de queue...<br /> <br /> <br />
T
Dans l'temps*, en Normandie**, par dérision sans doute, on surnommait l'âne "le ministre". On comprend mieux pourquoi...Jules Troubat n'aurait-il écrit que des bêtises ?...* et peut-être encore aujourd'hui...** et peut-être ailleurs...
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Y
<br /> Mon grand-père avait un âne qu'il n'a jamais appelé autrement que le Ministre. Ministre du Maine.<br /> <br /> Quant à Troubat Jules, je fais un choix partial dans ses Notes et Pensées*. Mais on peut lire aussi :<br /> <br /> — Comment ! Vous ne pouvez pas cirer vous-même vos bottines ? Vous avez besoin que votre femme vous les cire ? disait hier mademoiselle C... à un de mes amis qui n'a pas de bonne.<br /> — Mes ancêtres, répondit-il, n'ont jamais ciré eux-mêmes leurs bottines ; et ce n'est pas étonnant : ils portaient des sabots.<br /> <br /> Source : Gallica.bnf<br /> <br /> <br />
L
l'é ou l'é l'minist'e... Faut'y que change mes binocles, j'le vois point....
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Y
<br /> Écris-tu par là qu'il faut entendre Où est-il l'âne ?<br /> S'il n'est plus dans le pré, il y est passé...<br /> <br /> <br />
A
Dérive des hommes : la solution serait peut-être de remplacer la barre franche par une barre à roue.
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Y
<br /> Et pousser ?<br /> <br /> <br />