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Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré

Carte vitale

Guy Allix rognantGuy Allix rognant Solitudes

Le petit salon du livre de poésie de Durcet, c'est aussi un formidable espace de créativité. Guy Allix démontre sur son stand la technique du rognage à la carte Vitale*. Simplicité et efficacité... mais qui lit encore Sully Prudhomme, premier prix Nobel de littérature ? – Nous ! (Chœur des lecteurs et lectrices de Ahoui).

Première Solitude

On voit dans les sombres écoles
Des petits qui pleurent toujours ;
Les autres font leurs cabrioles,
Eux, ils restent au fond des cours.

Leurs blouses sont très bien tirées,
Leurs pantalons en bon état,
Leurs chaussures toujours cirées ;
Ils ont l'air sage et délicat.

Les forts les appellent des filles,
Et les malins des innocents ;
Ils sont doux, ils donnent leurs billes,
Ils ne seront pas commerçants.

Les plus poltrons leur font des niches,
Et les gourmands sont leurs copains ;
Leurs camarades les croient riches,
Parce qu'ils se lavent les mains.

Ils frissonnent sous l'œil du maître,
Son ombre les rend malheureux.
Ces enfants n'auraient pas dû naître,
L'enfance est trop dure pour eux !

[...]


Sully Prudhomme, Tendresses et Solitudes, Lemerre, Paris, 1920

* Une carte bancaire fait le même usage pourvu qu'on ne soit pas à découvert.


Guy Allix sur Internet quelque part entre silence et fureur
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Q
Merci pour l'adresse. :)Passe une belle soirée.
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Y
<br /> Je passe.<br /> <br /> <br />
L
Toute la poésie de la carte à puce !
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Y
<br /> On pourrait essayer de demander un remboursement...<br /> <br /> <br />
Q
Liza m'a demandé d'apporter un proverbe ici... j'ai lu tout ce que tu avais mis en page d'accueil et je me dis que ta maison est bien jolie.Je me suis arrêtée sur ce poème de Prudhomme... Je crois que c'est bien de ne pas oublier d'en parler.Qui les lira encore si, de temps en temps, un amoureux des mots ne les met pas en première page ?Merci de l'avoir fait.
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Y
<br /> Je n'ai pas donné le texte de Sully Prudhomme en entier. Si tu souhaites le lire intégralement :<br /> ici, sur le site de gallica.bnf.<br /> <br /> <br /> <br />
H
Moi, c'que j'vois, c'est le gus n'est pas d'la Marine, il a des doigts rosés comme les vernis que s'peignent les gonzesses ! C'est sûr, l'a jamais épluché les oignons dans la cambuse, le poète aurait cassé son vernis.hector san malo
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Y
<br /> Personnellement, je ne mets pas d'oignon : ça dénature le goût !<br /> <br /> <br />
O
En effet, André.. espérons que le poète n'a pas fait de trous dans les pages de son recueil.. la sécurité sociale serait, alors, de nouveau accusée..Mais une autre idée me vient.. ce geste augure-t-il d'une protection des maux grâce à des soins à base de mots..?Oncle pa, page santé.
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