Ça va quand même

Je chine à l'occasion dans les bourses aux collectionneurs, des cartes postales des années 1900.

Tranches de vie en tiroirs.
Quand l'image dit ce qu'on n'ose écrire.

Ce couple radieux cache la détresse de Berthe :

Cher frère,
Je t'envoie une petite carte de Ste-Barbe.
J'espère qu'elle te fera plaisir.
Ta sœur Berthe qu'elle ne t'oublie pas.
Tu demanderas à Germaine si elle a reçu sa carte de Ste-Catherine que je lui ai envoyée.
Marcel non plus ne pense pas beaucoup à moi, mais enfin c'est un grand malheur d'être un bâtard comme moi.
Je sais qu'on ne m'aime pas.
Mais enfin ça va quand même.
Ta sœur Berthe


Note : La correspondance de Berthe a fait l'objet d'une correction orthographique.

Comments

[Hector san malo]

V'la't'y'pas que vous m'collez le bourdon... Va falloir reprendre la mer. Demain la météo annonce un vent de suroît, ça va tanguer dans les baquets ! Tout le monde sur le pont !Le dernier lascard qui s'planquera dans la cambuse sera jeté aux mouettes !Su' le raffiot, faut pas mollir !Les photos, c'est des fantômes qui t'empêchent de pourrir.Au large, tu comptes les mouettes..Et t'as beau faire, il en resrte toujours une qui t'a échappé..Hector

[Yves]

Mouette ou photo ?

[oncle pa]

Ah oui.., côté pile, côté facecôté pire, côté farceles cartons du passésont emplis de ces cartesJ'y reconnais mes grands PaIls devaient être aussi beauxaussi colorés...Ah oui, l'amour..mériteune telle collection.oncle pa

[Yves]

En préparant l'article, je pensais Mémé vieille, arrière-grand-mère que je n'ai connue qu'alitée.
Lors de mes visites à son chevet, elle tirait de la liette de sa table de nuit, son cahier de récitations d'écolière et me disait un ou deux poèmes qu'elle connaissait encore par cœur.
Radieux souvenir de l'École.

[André]

La royne Blanche comme lisQui chantoit à voix de seraineBERTE au grant pié, BIETRIS, ALISHAREMBURGIS qui tint le Maine,Et JEHANNE le bonne LorraineQu'Englois brulerent a ROUAN;Ou sont ilz, ou, Vierge souveraine ?Mais ou sont les neiges d'antan ?(Ballade des dames du temps jadis)

[Yves]

Dans la version de georges Brassens :

[Topa]

Etre facteur à l'époque de Berthe devait poser des problèmes de conscience : lire ou ne pas lire le courrier à découvert ? ...Cette carte qui date d'un siècle environ reste "chargée"...

[Yves]

En ces temps le facteur, de l'œil droit lisait l'adresse et de l'autre tenait – avec adresse – le guidon de sa machine...

[mimi]

As-tu pensé à envoyer une carte pour la St Yvette .

[Yves]

Sûr.
Et bonne fête à Nina, en ce pays où les vins d'avenir ont toujours un passé.