Bidouilles graphiques, plastiques & poétiques de Yves Barré
Remercions F.V.* pour la (re)découverte de Gustave Nadaud, poète et chansonnier du XIXe siècle.** * Lire les I.D. 50 et 51 de Claude Vercey, sur le site de la revue Décharge. Dans l'ordre, c'est encore plus savoureux. ** Gustave Nadaud et Brassens sur France Info | LES IMPÔTS 1851 Bien que j’aie une patente, Une femme et des enfants, Je n’aime pas qu’on plaisante Des impôts ; je le défends. D’enrichir notre patrie Nous devons être contents. Augmentez-les, je vous prie, Messieurs les représentants. Mon voisin me scandalise Par un luxe ruineux ; Tous les jours, sous sa remise, Roulent des chars orgueilleux. J’entends dans son écurie Hennir trois chevaux fringants... Imposez-les, je vous prie, Messieurs les représentants. Ma femme est assez jolie ; J’en suis même un peu jaloux, Car elle aime à la folie Les chats blancs et les chiens roux. De cette ménagerie J’abhorre les habitants... Imposez-les, je vous prie, Messieurs les représentants. J’accueille dans ma boutique Des jeunes gens pommadés ; Je ménage leur pratique Mais je crains leurs procédés. Ils en veulent à Marie, Et j’ai déjà quatre enfants... Imposez-les, je vous prie Messieurs les représentants. Je ne bois que de l’eau claire ; Par goût, je ne fume pas : Frappez le vin et la bière ; N’épargnez point les tabacs ; Seulement, l’épicerie Souffre depuis bien longtemps. Dégrevez-la, je vous prie; Messieurs les représentants. Gustave Nadaud Chansons |